Ce point concerne plus spécifiquement la France, un pays où savoir discuter et débattre pendant des heures sans parfois bien connaître son sujet est un « savoir-vivre » à maîtriser absolument ! Les Français, avant d’être cartésiens, sont fondamentalement des « débatteurs » : la « culture du café de Flore » ! Ici, le débat est quotidien. En atteste le nombre de débats dans la presse, à la radio, à la télévision, dans les restaurants, bars, soirées entre amis, etc. Partout !
Plus réfléchis que tournés vers l’action, les Français donnent souvent l’impression qu’ils veulent refaire le monde avec leurs idées, qui finalement ne seront pas toujours appliquées ou ne peuvent simplement pas l’être. Ils ne prennent pas de décision sans avoir analysé la problématique avec une méthodologie structurée (qu’ils ont apprise pour l’essentiel à l’école), en ayant identifié les causes et les conséquences.
Si les entreprises américaines, par exemple, valorisent davantage l’action et la prise de risque, on retrouve cette importance de la parole dans l’ensemble du monde occidental. Les différentes cultures nationales y sont plus ou moins « bavardes », les manières de défendre un projet varient, mais globalement les Occidentaux valorisent fortement la discussion dans la prise de décision, et poussent davantage la communication dans la vie professionnelle ou personnelle.
La culture chinoise est différente. Les actions y sont beaucoup plus valorisées que les paroles ou les explications, comme l’illustrent ces proverbes : « Un homme de bien est rapide en action et fait attention à ce qu’il dit », ou encore : « Qui parle trop, dit forcément des bêtises ». Si quelqu’un parle trop, cela pourrait même lui faire perdre en partie sa crédibilité et le faire passer pour un « beau parleur », un bavard qui ne fait rien et manque de discrétion. Les Chinois préfèrent donc une approche pragmatique : ils prennent des décisions rapidement, dès qu’ils ont une première compréhension de la problématique, même s’ils n’ont pas tout analysé en détail. C’est ce que résume la formule « traverser le fleuve en touchant les pierres ».
Ainsi, un Chinois récemment arrivé en France ne va pas facilement comprendre pourquoi on peut passer trois heures à discuter en dînant, même si la culture de la table est aussi très forte en Chine ! En France, un employé chinois qui se focalise essentiellement sur son travail sans lever la tête pour avoir de « belles discussions » avec son chef ou ses collègues, aura généralement plus de difficultés à monter dans la hiérarchie.